Ep 01 (FR) : Peut-on apprendre à écrire ?

Date de parution : 25 Mars 2023

Durée : 1 heure 3 minutes

Invitée : Magali de Merrygraph.com à retrouver également sur sa chaîne Youtube.

Description :

Le podcast « Peut-on apprendre à écrire ? » aborde la question de la formation pour devenir écrivain. Nous développons l’idée que formation à l'expression écrite n'est souvent pas suffisante pour apprendre à écrire et que cela dépend également du talent inné, de la confiance en soi et du milieu d'origine. Nous évoquons également des astuces pour développer son écriture créative, telles que l'apprentissage en ligne et les initiatives communautaires. La deuxième partie du podcast est une discussion avec Magali de Merrygraph, qui aborde les différences entre l'écriture créative et l'écriture analytique et les difficultés rencontrées pour mener à bien des projets créatifs.

Episode 1 (FR)

Première partie :
Syphaïwong Bay

Seconde partie :
Magali de Merrygraph.com et Syphaïwong Bay

(00:00) :

Le podcast Euphonie. C’est le premier épisode du podcast. Bon avec ces premières notes, vous saurez pourquoi je ne chanterai plus jamais ou en tout cas en public.

(00:24) :

Et bien bienvenue sur le premier épisode d’Euphonie. Euphonie c’est le podcast avec lequel on aime perdre un petit peu son temps ou perdre un peu trop de pensées qui tournent dans tous les sens.

(00:36) :

Je ne vous cache pas que c’est aussi un excellent prétexte pour faire des recherches et pour étudier, pour aller un peu plus loin dans des sujets qui me plaisent et puis qui méritent, je pense un peu plus d’attention. Aujourd’hui, c’est donc le premier épisode.

(00:60) :

Pour rappel, le podcast Euphonie c’est quoi ? C’est un podcast qui va paraître une fois par mois avec des épisodes de 20 ou de 40 minutes et durant lesquels nous allons pouvoir avoir ou seulement ma petite voix comme au début de ce podcast un peu chantante et de temps en temps hésitante ou bien moi et avec un invité. Aujourd’hui, nous accueillons Magali du site Merrygraph.com qui est un blog de qui a maintenant plusieurs années et qui elle est aussi productrice de vidéos sur sa chaîne YouTube Merrygraph que je vous encourage bien sûr à aller consulter, à vous abonner, pouces bleus et compagnie. Le sujet que nous allons traiter aujourd’hui c’est « Peut-on apprendre à écrire ? » C’est vraiment un sujet un peu vaste et c’est une question que je me pose assez régulièrement en tant que professionnel de l’écriture que l’on va dire commandité avec des personnes qui nous commandent du contenu, du texte et moi finalement comme un cost writer de l’internet. Et, c’est grâce à ça aussi que j’ai monté une agence donc il y a vraiment surtout depuis que l’on a recruté au sein d’Assonance, il y a eu aussi ce questionnement d’accord, on a une certaine vision de l’écriture, on a une certaine vision de comment raconter des choses avec des mots. Cependant, comment aussi le transmettre à des collaborateurs pour aller plus loin et finalement c’est ainsi qu’est venue l’idée de ce podcast « Peut-on apprendre à écrire ? ».

Je vais commencer par quelques infos un peu plus larges pour vous dire que déjà apprendre à écrire ce n’est pas seulement apprendre à aligner des mots sur un support. Dans mon esprit, savoir écrire c’est aussi savoir donner envie de lire, c’est-à-dire d’aller jusqu’au bout d’une phrase ou jusqu’au bout d’un paragraphe, d’un roman, d’une page tout simplement, car on peut avoir une connaissance super intéressante ou très experte ou finalement avoir des idées géniales tout en étant extrêmement ennuyant, ce que j’espère ce podcast n’est pas. Mais, finalement, j’aimerais que l’on revienne sur quelques chiffres qui me tiennent plutôt à cœur.

En effet, selon une étude de l’INSEE d’il y a plus de 10 ans déjà, en 2012 pour être exacte, en France il y a 61 % des personnes qui ont été scolarisées hors de France dans une autre langue que le français qui ont des difficultés face à l’écrit. Entre 31 % des personnes scolarisées hors de France, mais pour lesquelles le français est la langue maternelle ou la langue d’apprentissage de la lecture. En fait, il faut faire un peu la différence entre les personnes qui sont nées en France ou qui sont nées hors de France. En effet, bien sûr, elles n’ont pas été exposées de la même manière à la langue française, mais ce qui est important finalement dans tout ça, c’est que même parmi les personnes qui ont été scolarisées en France, et bien, on a quand même un taux de difficulté face à l’écrit de 31 %, quasiment un tiers des personnes ont du mal avec l’expression écrite. On parle d’illettrisme en général quand ce sont des personnes qui ont du mal à écrire, mais qui aussi ont du mal à lire, donc à comprendre le monde écrit autour de soi et c’est vraiment un problème majeur ne serait-ce qu’en termes d’accessibilité au service public, au transport en commun, etc. Alors, on est toujours sur des chiffres de 2012, mais surtout parmi les personnes qui ont été scolarisées en France, 7 % d’entre elles ont eu des difficultés, ont des difficultés graves ou fortes à l’écrit, ça représenterait selon toujours les chiffres de 2012 donc il y a plus d’une décennie, 2, 5 millions de personnes âgées entre 18 et 65 ans. Ce n’est pas du tout un cas à part et vous avez certainement rencontré des gens qui souffrent malheureusement de ce problème.

(04:60):

L’illettrisme s’est navigué sans repère dans un monde fait de lettres où l’on est en incapacité d’accéder à de nombreux loisirs, mais ça pose aussi des problèmes bien plus graves comme si l’on va à la notice de montage de meubles et qui n’a pas beaucoup de textes, mais si l’on parle tout simplement des notices de médicaments cela peut quand même rendre la vie assez compliquée, voire dangereuse. En ce sens, je pense que l’illettrisme est en fait aussi un autre facteur de fracture numérique dont on parle si souvent dans nos métiers.

PAUSE

(05:44) :

Revenons au sujet principal du podcast qui est « Peut-on apprendre à écrire ? ». Déjà, on va dire qu’apprendre à rédiger, à élaborer une thèse, à concevoir des scénarios ou encore à devenir écrivain, est-ce vraiment possible ? Ou bien est-ce qu’il faut un talent inné ? Ou un début de talent sur lequel on travaille et avec lequel on va forger finalement des compétences au fur et à mesure des années pour produire des morceaux de texte, pourquoi pas des choses plus longues. Pour ma part, j’aime croire qu’il y a bien un morceau de talent pour démarrer la recette ou de l’intuition. C’est finalement un point de départ que l’on va nourrir avec un soupçon de confiance en soi. Vous savez, c’est la confiance en soi que l’on reçoit de la part d’autrui aussi parce qu’il suffit d’un compliment, d’une appréciation positive pour se sentir encouragé. On croit en son potentiel ou finalement où que ça puisse mener et que quoique cela puisse déclencher, une passion ou une vocation, un métier, la célébrité, etc. Ce n’est pas forcément cela qui est important, c’est le fait de juste produire, juste faire parce que l’on est encouragé et Charles Pépin en parle très bien dans son ouvrage « La confiance en soi, une philosophie » que je vous encourage aussi à lire parce que cela fait du bien. Ce que dit Charles Pépin, c’est que la confiance en soi, elle peut être reçue finalement de la part de ses parents grâce à un encouragement.

C’est ce qui est arrivé à Stephen King. Le petit Stephen a commencé à imiter les scénarios de bande dessinée, en écrivant, en rédigeant les histoires qu’il voyait dans ces bandes dessinées, c’est ce qu’il raconte dans son livre « mémoires d’un métier ». Puis, ila présenté ses morceaux de texte, morceaux d’histoire à sa mère et elle l’a encouragé vraiment vivement à écrire. Cependant, elle était un peu déçue finalement que ce soit des textes copiés, que ce soit du plagiat et elle lui a dit tout de go, je te donne un peu d’argent si tu produis tes propres textes et c’est comme cela que Stephen King, qui était enfant, a commencé à devenir écrivain professionnel. Et, puis il y a aussi le milieu d’on est issu. Si je prends l’exemple de Virginie Woolf, qui est née dans l’aristocratie intellectuel de la fin du 19ème siècle au Royaume-Uni, elle vivait aussi auprès d’un groupe d’amis qui était largement issu du même social qu’elle. Et sa sœur et elle se décidèrent pour des parcours artistiques.

(08:31) :

Virginia est devenue écrivaine, que l’on connaît aujourd’hui dans la postérité et Vanessa qui est devenue Vanessa Bell après son mariage, Vanessa Stephen puis Vanessa Belle, alla vers la carrière de peintre. Finalement là-dedans, c’est intéressant parce-que Virginia Woolf et Vanessa Belle, elles ont entamé des carrières artistiques dans des milieux qui étaient quand même très, dans des secteurs d’activité qui étaient très exigeants, c’est quand même l’époque des académies, etc. Bon ça l’est toujours, mais ce n’était pas vraiment une époque qui était ouverte, on va dire, aux productions alternatives, comme pourrait l’être ce podcast d’ailleurs. Elles ont vécu au 19ᵉ siècle, donc ce n’était pas une époque non plus où la production, les entreprises de la part des femmes étaient forcément valorisées, et auraient-elles pu réussir à ce point si elles n’avaient pas été issues de milieux sociaux qui favorisent ses projets, ne serait-ce que par une certaine aisance financière. Virginia Stephens, elle est de son côté, elle a épousé Léonard Woolf, avec qui elle fonda notamment la maison d’édition au Hogarth Press. Techniquement, Virginia Woolf, on peut dire qu’elle est auto-édité, comme quoi l’auto-édition, c’est sans doute très bien aussi. Et, côté formation alors.

PAUSE

(10:10) :

On apprend au collège, au lycée, à l’école, et aussi en études supérieures, à manier l’expression écrite. C’est vraiment, enfin, je pense que les gens qui écoutent ce podcast ont eu à peu près le même genre d’expérience, on avait l’expression orale, expression écrite et quand on apprenait une langue étrangère, c’était la même chose. Mais, cette expression écrite, elle porte finalement bien son nom, au sens où, vous savez, dans les épreuves du baccalauréat, il y avait aussi, en tout cas à mon époque, je ne sais pas, ça a peut-être dû changer où cela n’était peut-être pas ça pour certains de mes auditeurs les plus âgés, que je salue. Mais, en tout cas, dans mon épreuve du baccalauréat pour le français, il y avait aussi la possibilité de prendre l’écriture d’invention, et c’était même, je me rappelle que c’était même plutôt déconseillé de prendre cette épreuve-là, de prendre l’écriture d’invention, parce que ce n’était pas l’exercice le plus scolaire par rapport aux commentaires par exemple, ou à la dissertation. Stratégiquement prendre l’écriture d’invention, c’est une mauvaise idée. En effet, on peut toujours être confronté à l’avis d’un correcteur qui n’est pas du tout de son avis, ou tout simplement qui necomprend rien à ce que l’on a écrit, et en même temps, c’est plutôt compréhensible. En effet,je ne sais pas si à 18-19 ans ce que j’écrivais, c’était si incroyable que ça grosso modo. Maisaller vers un exercice connu tel que le commentaire composé ou la dissertation, c’était finalement des stratégies qui étaient encouragées parce qu’elles étaient plus encadrées, on connaît mieux, c’est plus facile d’apprendre les critères de réussite. Mais l’écriture d’invention elle-même qui s’approche, enfin, on peut dire que c’est l’écriture créative je pense, c’est finalement autre chose, et à mon avis c’est pour ça aussi qu’on insiste autant sur cet aspect introduction, thèse, antithèse, synthèse, conclusion, et que je vois aussi beaucoup de présentations même orales qui sont montrées, qui sont construites de cette manière avec des intros, des thèses, des antithèses, je me rappelle d’un prof de fac qui disait thèse antithèse foutaise et je me retrouve totalement là dedans parce que...peut-être que ça m’ennuie maintenant cette construction très développée avec des introductions, des développements, des transitions où j’ai aujourd’hui besoin d’aller plus loin, d’être un peu plus stimulée et peut-être un peu plus surprise aussi que ça d’ailleurs, je sais pas, ça c’est peut-être une idée que je lance comme ça mais ce n’est pas du tout scripté pour le coup parce que quasiment tout est scripté dans ce podcast. Mais au niveau des conclusions des articles, quand vous lisez un article sur le web, est-ce que vous lisez vraiment les conclusions ? Et enfin je sais à quoi sert une conclusion, la fonction d’une conclusion et en quoi elle est utile mais je pense que cela m’ennuie, en tout cas cela m’ennuie de les écrire. On a fait une intro, on a développé les idées, on a mis des intertitres, on a fait plein de trucs et là il faut répéter et faire une synthèse. Côté formation encore, si on regarde du côté de ce que raconte le site de l’ONICEP, qui est le guide de référence des formations en France, si vous regardez l’affiche écrivain, « Comment devenir écrivain? », on se contente de nous raconter qu’il faut faire des études littéraires, sociologiques ou philosophiques, en gros qu’il faut apprendre des trucs pour raconter des trucs. Je le résume comme ça, je suis à peu près certaine de pouvoir vous dire qu’on n’apprend pas spécialement à l’être. J’en ai fait que deux années, deux années de lettres modernes mais on apprenait surtout à lire, on apprenait surtout à commenter et à décrypter la façon dont on écrivait les autres. Finalement, je pense que ce sont des billes pour produire soi-même mais je sais que les notions de type storytelling, par exemple construction d’un discours, construction d’autre chose qu’une dissertation avec des entités thèses foutaises mais de quelque chose de plus de plus appétant en fait qui va vous donner envie d’aller jusqu’au bout, c’est quelque chose que j’ai plutôt appris dans mes études suivantes en marketing. C’est surtout que la façon dont on apprend à écrire à la fac, c‘est très particulier parce qu’il y a vraiment cet aspect où finalement la fac elle est censée un peu disons former de futurs chercheurs, former des personnes qui vont produire de la nouvelle connaissance et donc on ne fait qu’en un peu ce discours itératif où on part de l’existent, on commente, on propose quelque chose, on justifie par l’existent, on revient, on va un peu plus loin. Il y a vraiment cet aspect vraiment quatre pas en avant, deux pas en arrière en continu et avec des codes, avec des manières de formuler, des manières d’écrire, des manières de mettre en forme aussi et de façon visuelle. Mais tout ça, ça a un but, c’est pour permettre, c’est pour faciliter en fait le fait que d’autres personnes puissent aussi consulter ce qu’on raconte. Donc il y a vraiment cette notion un peu de ce qu’on écrit, n’est pas seulement là pour distraire, pour apporter quelque chose d’un peu implicite. Non justement on n’est pas du tout dans l’implicite, on est dans le factuel, on présente des choses, on présente des faits, il y a vraiment un côté très analytique derrière ça et le message doit pouvoir être exploitable par une autre personne directement, c’est un peu comme si je travaillais chacun de mes paragraphes pour qu’ils puissent devenir des citations. Mais outre -manches, c’est finalement une autre paire de manches.

PAUSE

Je me rappelle d’une fois, à la fac encore, je crois que c’était en deuxième année, où un maître de conférences dans notre semestre dédié au format du roman nous a appris que les études littéraires aux Etats-Unis étaient bien bien différentes. L’enseignement de l’écriture d’invention, d’écriture créative en général, serait beaucoup plus banalisé tandis que la France réserve cette pratique à des gens talentueux, les autres pouvant finalement se contenter de commenter les œuvres dans des dissertes. Plus spécifiquement, le monde anglo saxon semble beaucoup plus enclin à parler du métier d’écrivain, the craft, comme ils disent. Au cours de mes recherches pour ce podcast et aussi pour mes recherches je dirais générales, je me suis mise à étudier toutes les documentations et finalement cette littérature de la littérature, cette littérature qui nous dit comment écrire des histoires, comment écrire de la fiction aussi, c’est tout à fait intéressant. Mais dedans les notions de rédaction, d’écriture littéraire, d’écriture de scénario se mélangent un peu et même si ce sont des supports différents, il y a des éléments qui sont communs à tous ces médias, ce sont les Beats comme ils disent, B, E, A, T, S, et je vous ai sélectionné dans mes recherches des trois ressources en ligne que vous pourrez consulter à l’issue d’écoute de ce podcast. Ce sont des supports de e-learning je dirais, ou des masterclass en ligne et j’espère que cela vous intéressera autant que moi. Il y a des versions gratuites et des versions payantes mais en tout cas ne serait-ce que regarder les cours de la lecture, c’est vraiment intéressant et ça donne quand même déjà du grain à moudre sur les autres éléments vers lesquels on pourrait aller pour apprendre à écrire. Après, même si devenir auteur est finalement une destinée qui ne concerne pas tout le monde, et peut-être tant mieux, je trouve cela vraiment intéressant de se pencher sur la méthodologie de l’écriture d’invention parce que ça nous amène un peu à réfléchir à comment on présente les choses, à comment présenter différemment les choses et puis à avoir des alternatives au niveau de la construction du discours, la construction d’un texte. Parce que comme je l’ai dit plus tôt, la construction classique, la construction conventionnelle très scolaire avec une intro, des conclusions, des rallonges, des transitions, on ne sait pas à quoi elles servent, ça m’ennuie un petit peu et je sais que malheureusement, enfin malheureusement, quelque part c’est bien mais on en a besoin aussi parce que justement c’est aussi le fonctionnement des Beats que j’ai présenté plus tôt, mais c’est que les choses qui sont familières, on s ‘y accroche et ça permet aussi de comprendre plus facilement certains éléments, certains messages et c’est pas pour rien que finalement on a des clichés dans la littérature, dans le cinéma, etc. Parfois, ils sont un peu lourds malheureusement mais il y a ce qui est vraiment cet aspect d’être en terrain connu, donc en terrain connu et pas en terre inconnue. Mais j’aimerais bien qu’on puisse innover un peu dans notre manière d’écrire, en tout cas dans ce que j’appelle moi la littérature commandité parce que c’est stimulant et que ça permet aussi de garder son métier un peu plus longtemps au sens où on découvre chaque jour de nouvelles choses. Je pense qu’on peut continuer à s‘amuser pendant des années encore et continuer à découvrir des nouvelles choses pour raconter autrement. Ça m’a donné finalement l’occasion de réfléchir un peu à cette question de qu’est-ce qui veut construire un discours et quelle est la différence entre moi aujourd’hui en tant que rédactrice qui se destinait à l’époque au journalisme, qui a viré vers du côté de la rédaction web parce que le web c’est cool, finalement qui a fait un autre chemin, une autre voie vers du consulting en stratégie de contenu et maintenant je parle dans un micro mais finalement quelle est la différence entre je dirais pas mon statut mais mon profil de rédacteur, de ghostwriter, de plume comme certains disent avec la personne qui va écrire de la fiction pour de la distraction, pour du divertissement. Je me suis dit que quelqu’un qui écrit un roman, son travail est de faire aller le lecteur jusqu’à la fin sans doute aussi de le distraire d’une quelconque manière, qu’en ce soit en lui faisant peur, en le faisant mais il y a un peu cet acquis où lorsque j’ai acheté un roman je l’ai déjà acheté et après le boulot est fait, vraiment fait si j’arrive à le terminer voire même j’arrive à en parler à quelqu’un d’autre, je trouve ça assez intéressant pour en parler à quelqu’un d’autre parce que ce que j’ai vécu, l’expérience que j’ai vécue à travers toutes ces pages, j’ai envie de la partager. Alors que ce que j’écris moi pour du marketing, finalement est-ce vraiment important, c’est la personne elle lit tout, bien sûr c’est... En fait dans mon idée c’est qu’il faut lui donner le choix de pouvoir lire une partie ou lire la totalité ou lire la moitié, enfin peu importe, regarder que les images, regarder que les titres et les images, donc l’internaute finalement il fait un peu sa tambouille dans tout ça, dans la page, il n’est pas obligé de lire du tout de façon linéaire, ça serait vraiment une erreur de penser ça, mais finalement mon boulot c’est d’emmener quelqu’un vers une action et un mot, quelques mots, quelques mots parmi mille mots peuvent faire le job finalement. Donc pour arriver à sa fin, pour arriver à ses fins, pardon, l’auteur de fiction comme l’auteur d’une page web, ça fait très bizarre de dire auteur pour une page web, mais en tout cas l’auteur d’une fiction comme l’auteur d’une page web de vente, finalement on est des gens, nous sommes des gens qui utilisons des connaissances, des expériences auxquelles nous appliquons des méthodes, des astuces pour produire du texte et essayer d’emmener les gens quelque part. C’est j’espère que j’ai, en tout cas ma leçon derrière ça c’est qu’on gagne vraiment à échanger je pense entre ces différents métiers, en tout cas ces différentes facettes de métiers, parce que nous sommes tous des personnes qui écrivons, j’espère qu’ils apprécient cette activité et c’est vraiment enrichissant d’essayer de voir ce qu’il y a de l’autre côté de la barrière pour peut-être faire pousser ses plantes autrement et de façon plus, en tout cas qu’on apprécie mieux.

PAUSE

Maintenant je vais accueillir Magali, Magali du site Merrygraph, qui va nous parler de tout ce qu’on vient déjà d’aborder, qui va nous donner son avis sur l’idée de « Peut-on apprendre à écrire ? ».

PAUSE

Magali (24 :28) :

Alors le projet Merrygraph c’est un projet éditorial et entrepreneurial, qui tourne autour de la créativité et pas mal d’écriture aussi, ce qui rejoint notre sujet de ce jour. C’est un projet que j’ai lancé il y a plusieurs années maintenant, alors si je faisais la genèse, ça remonterait assez loin, ça remonte au fait que je me suis lancée sur la blogosphère il y a assez longtemps maintenant et puis j’ai commencé à expérimenter pour trouver des espaces pour écrire et me publier et partager mes écrits. Et originellement, Merrygraph c’est un blog et j’ai commencé à vouloir, en expérimentant de la photographie, à vouloir essayer de compléter mon écriture et les mots d’image et c’est là que progressivement j’ai introduit la vidéo et j’ai ouvert une chaîne YouTube et donc aujourd’hui le projet Merrygraph s’articule surtout autour de ma chaîne YouTube où je parle de créativité, d’écriture et puis, autour d’une lettre créative, c’est une newsletter que j’en vois chaque semaine où je parle aussi de créativité.

Syphaïwong Bay (25 :44)

Finalement, tu n’en as pas parlé mais tu as aussi publié un...

Magali (25 :47)

Alors après, oui, il y a la partie entrepreneuriale disons, j’essaie de sortir des choses, de créer des supports ou des ateliers qui permettent de monétiser mon projet, de le faire vivre, de le soutenir financièrement et donc je crée des ateliers en ligne autour de la créativité et j’ai sorti l’année dernière une première publication en auto-édition sur le journal de bord, sur la méthodologie du journal de bord et comment porter ses projets parce que c’est vrai que une de mes préoccupations principales et ce autour de quoi les gens qui suivent mon projet me rejoignent c’est le fait de vraiment donner vie à ses envies, porter ses projets, renouer avec sa créativité, souvent dans des moments, dans des transitions, des périodes de transition de vie où on va ressentir ce besoin de redonner du sens à ce qu’on fait et de se retrouver soi même autour de projets créatifs.

Syphaïwong Bay (26 :44)

Ok et bien finalement tu accompagnes tous ces gens un petit peu dans leur vie.

Magali (26 :53)

C’est ça.

Syphaïwong Bay (26 :57)

Je pense que c’est ça qu’ils aiment aussi. Du coup, pour toi c’est quoi l’écriture créative ?

Magali (26 :59)

Alors l’écriture créative à mon sens c’est par opposition à l’écriture commandité parce que j’ai travaillé dans la communication pendant de nombreuses années où j’ai pratiqué l’écriture dans ce cadre là où on allait me passer commande de textes et où j’allais digérer des idées, des réflexions, les enjeux d’un marché de mes clients, clientes et j’allais transmettre des textes, des écrits sur leurs problématiques et pour moi l’écriture créative, c’est plus une écriture qui va être personnelle, qui va être à base de tes expériences, ton vécu, tes ressentis et que ce soit de la fiction, de la non-fiction, tu vas vraiment avoir ce travail, cette injection de toi dans tes textes, dans tes écrits et c’est comme ça que je définirais l’écriture créative.

Syphaïwong Bay (27 :52)

Mais du coup Magali, est-ce que le fait d’écrire une lettre ça peut être une écriture créative ?

Magali (27 :57)

Une lettre, une newsletter tu veux dire ?

Syphaïwong Bay (27 :52)

Ou que tu envoies, que tu adresses à quelqu’un ?

Magali (28 :03)

Oui carrément, pour moi ça fait partie de l’exercice, je pense que oui. Après, en fait, l’écriture peut avoir des formes finales qui sont complètement différentes. Cela peut être une lettre dans le cadre d’une correspondance, ça peut être une newsletter, ça peut être un message sur les réseaux sociaux, ça peut être aujourd’hui aussi avec Internet. Les formes se sont encore plus variées par rapport à avant où on avait ce côté, moi c’est dans mes échanges dans la vraie vie avec des personnes qui sont plutôt éloignées de l’écriture et du fait d’écrire, j’ai souvent cette réaction “Ah donc tu écris des livres » et en fait on a encore cette idée que l’écriture c’est très liée à un produit fini traditionnel dans le monde du papier qui est l’objet livre autour duquel on a un culte qui est assez fort et culturellement et pour moi les formes aussi peuvent être créatives.

Syphaïwong Bay (29 :08)

J’ai l’impression que finalement peut-être qu’on est dans un, en tout cas culturellement en France en tout cas parce que on ne connaît pas forcément aussi bien les autres pays qu’on le voudrait mais il y a peut-être un aspect où tu es écrivain où un livre c’est très lié au support finalement alors que quand on pense par exemple à des projets très créatifs, très éditoriaux comme le phénomène des webtoons par exemple qui sont des fictions mais sur un format totalement different, numérique et visuel ces gens là est ce qu’on les considérerait comme des écrivains ou pas aujourd’hui et je remarque derrière ça qu’il y a vraiment une différenciation entre les termes rédacteur, écrivain, auteur ou finalement ça a des notions derrière très très différentes en termes de support et même de quotidien de ces gens que je viens de citer. Alors qu’en anglais on dit writing et c’est tout quoi.

Magali (30 :22)

Tout à fait, ouais c’est vrai qu’il y a des différenciations culturelles avec peut-être cette idée que c’est un métier sacré le métier d’auteur, d’autrice et qu’il faut qu’il y ait aussi des barrières qui te valident et je pense que le fait d’accéder à l’édition, par exemple d’être reconnu par un métier ou par un domaine et je pense qu’il y a encore cette idée qui est très tenace et ce que je trouve intéressant c’est que quand Internet a fait émerger de nouvelles formes d’écriture à l’époque on a, et peut-être qu’il y a encore des personnes qui continuent de parler de ça comme ça, mais on a consacré à introduire le terme de nouvelles écritures et on peut s ‘interroger est-ce que c’était vraiment des nouvelles écritures ou c’est des façons d’écrire qui, et c’est juste que le médium en fait a changé mais toi dans ton processus d’écriture tu vas toujours travailler de la même façon ça peut être un sujet sur lequel on pourrait débattre.

Syphaïwong Bay (31 :10)

Oui c’est un sujet hyper intéressant parce que tu vois moi j’ai bossé par exemple dans un... alors cela s’appelait le service interactivité tellement on n’avait pas trouvé de terme à l’époque par rapport aux écritures et aux médias qu’on mettait en ligne aujourd’hui je crois que le département il s ‘appelle nouveau média mais on avait notamment des personnes qui venaient du télétexte dans la même équipe que moi et finalement le télétexte, oui c’est de l’écriture c’est juste un autre support d’autres règles, d’autres codes mais par rapport à ce que tu disais sur l’aspect édition, ce que je trouve intéressant c’est ce côté où tu accèdes à un certain statut quasiment lorsque tu accèdes à l’édition par une reconnaissance des pères, des gens qui a priori connaissent mieux que toi ce qui devrait être littérature ou pas et ça me fait rire parce que quand on pense par exemple à Virginia Woolf qui est le monument de la littérature anglaise du début du 20ème, techniquement elle est auto-édité en fait parce qu’elle a fondé avec son mari à l’époque son... c’est la maison d’édition donc techniquement en fait Virginia Woolf elle-même la elle grande, elle est auto-édité mais personne n‘oserait jamais dire bon Virginia Woolf c’est bon elle est auto-édité, c’est pas une vraie écrivaine, personne n ‘a validé avant ce qu’elle allait faire quoi.

Magali (32 :40)

Je pense que les... aussi les introductions de nouveaux médiums comme tu disais les nouveaux médias, ça a aussi changé les règles du jeu et que du coup effectivement on a introduit des nouveaux comme par exemple le métier de créateur ou créatrice de contenu qui pour moi à mon sens est un métier d’auteur ou d’autrice et ce qui reste quand même intéressant c’est qu’en France tu as un statut d’artiste, d’auteur, qui existe et qui lui est très très large et qui va comprendre les graphistes, les web designers, des auteurs de texte, des rédacteurs et je crois que c’est peut être pas passé voilà il y a encore peut être des choses à faire évoluer dans les idées, les perceptions autour de ça.

Syphaïwong Bay (33 :30)

C’est vrai que ça se fait toujours poser trop de questions en même temps alors que qu’on a un peu cette idée simple qu’on voudrait que tout le monde soit sur le même un peu sur la même marche en acceptant qu’on a juste des supports différents ou des buts différents.

Magali (33 :47)

Et qui peuvent évoluer en fonction de tes projets aussi tu vois tu peux aussi d’investiguer des terrains différents moi je sais que par exemple aujourd’hui je suis sur la non -fiction il y a des réflexions que j’ai encore est -ce que peut-être que dans l’avenir j’investiguerai la fiction est-ce que peut-être un jour je travaillerai avec une maison d’édition sur un projet de livre plus traditionnel tu vois c’est des portes qui sont ouvertes dans ma tête que je me suis pas fermée et je pense que on peut évoluer aussi la colonne vertébrale ça reste le fil rouge, ça reste le fait d’écrire et on peut être créatif évolué sur des terrains qui sont différents et je pense qu’ils sont complémentaires et qui nous apprennent aussi des choses différentes qui se nourrissent entre elles.

Syphaïwong Bay (34 :39)

Ouais c’est vrai parce qu’en ce moment tu vois je m’intéresse beaucoup à l’écriture de fiction un peu par un peu par loisir aussi mais je me rends compte qu’en fait plus je m’intéresse à la fiction plus j’apprends des choses sur la non -fiction alors que je viens de la non -fiction clairement et les choses effectivement ou est se complète mais elle se même j’irai plus loin elle s’enrichissent parce que c’est juste des points de vue différents alors qu’on essaye tous juste d’exprimer des choses sur un certain sur un certain support et c’est transmettre les choses mais derrière ça là je viens au sujet de la méthode où j’ai remarqué finalement que la méthode j’ai avec des études de marketing de finalement les méthodes qu’on apprend elles ont l’air assez codifiées mais j’ai l’impression que le fil rouge derrière c’est finalement réussir à réussir à faire en sorte que la personne en face elle comprenne ce qu’on essaye de dire et que et qu’elle lâche pas quoi qu’elle tienne qu’elle tienne les mille mots à lire qu’elle tienne les 200 pages à lire et rien que le fait de faire en sorte que les gens arrivent jusqu’à la fin je pour moi des fois c’est déjà un exploit quoi.

Magali (35 :49)

Je te rejoins complètement là dessus je crois que c’est oui c’est très bien exprimé je pense qu’il y a et qu’on ne se rend pas compte à quel point c’est difficile d’exprimer clairement une idée et comme tu le dis c’est justement de faire aller le lecteur ou la lectrice jusqu’au bout de ton idée de le garder avec toi pour qu’il te suive en fait et qu’il converse aussi de son côté et lui fasse soulever des réflexions et qu’il reparte avec un horizon qui est élargi pour lui aussi.

Syphaïwong Bay (36:35)

Mais, je crois que c’est ça qui ne m'effraie le plus en fait quand je dois écrire c’est le contresens, je me dis, mais déjà rien que quand on discute avec quelqu’un, il y a tellement de fois où t'arrives à comme on dit à une conversation entre sourds où les gens, ils ne s'entendent pas alors qu'à priori ça va voire même, on est d’accord, mais on s'en rend pas compte, on s'engueule quand même et encore quand tu discutes, tu peux peut-être rattraper les choses et en attendant, mais je vais te réexpliquer, mais par écrit s'il a vraiment compris à côté de la plaque, tu ne peux rien faire quoi, il est tout seul devant son truc et toi, tu n'es pas là.

Magali (37 :13)

Oui, ça, c'est un exercice quand j’écris que je fais régulièrement c’est de prendre du recul par rapport à ce que j’ai écrit et d’être dans la fausse interprétation justement ce que tu peux réellement comprendre de ce que j’ai écrit et parfois je me rends compte dans certains écrits que j’ai pu publier les partages que j’ai faits je vais recueillir ensuite des retours qui me montrent qu’il y a eu une interprétation un peu décalée par rapport à ce que j’ai transmis donc je pense que c’est un effort constant d’essayer d’avoir cette clarté du message et de porter quelque chose qui soit juste parfois nuancé parfois avec des subtilités de la complexité, mais que la personne perçoive cela. Après, il y a aussi quand même cette liberté, je pense du lecteur, de la lectrice ou dans mon cas au travers de mes vidéos des spectateurs et spectatrices, d'interprétation, de questionnement et qui peut aussi toi quand tu es dans le partage sur internet et quand tu ouvres cette porte au dialogue, à la conversation, te réinterroger sur ta façon d’écrire, de partager et d’exprimer ce que tu veux transmettre.

Syphaïwong Bay (38:03)

Mais, là, on parle beaucoup de boulot finalement, cet aspect un peu ouvrier du discours, j'ai envie de dire, j’espère que j’ai inventé un terme incroyable là tout de suite et que ça va être répété et cité partout, sans doute « ouvrier du discours », je vais en faire un t-shirt, mais il y a le talent dans tout ça parce que tu vois si l'on revient à ce truc de la mythologie de la personne qui écrit, est-ce qu’il lui faut un talent d’abord ?

Magali (38 :48)

Moi, je crois que le talent, c'est une idée romanesque héritée de la littérature classique pour moi le talent, c'est avant tout la résistante du travail et en fait, je crois que cette idée du talent si tu citais dans le point vu de la réception d’une œuvre d’un livre que tu vas lire, tu peux avoir en tant que lecteur lectrice cet aspect d’étonnement d'un texte qui par exemple va te décrocher la mâchoire où tu dis ah, mais vraiment cet auteur ou cette autrice a du talent, je l’admire pour ça, mais ce que l'on ne voit pas quand on est à la réception c’est tout le travail qu’il y a eu derrière et je trouve que de se plonger dans des autobiographies d’auteurs ou d’autrices là-dessus, c'est super intéressant parce qu’ils dévoilent les coulisses que pendant très longtemps les lecteurs et l’électrice n'ont pas vu et ces coulisses-là elles nous montrent qu’il y a un labeur derrière un travail de forcené qui est impressionnant et à mon sens le talent, c'est avant tout la compétence que tu as construite au fil d’années et d’années et d’années et d’années d’acharnement. J’ai l’impression que c’est un travail qui a été construit par un ouvrage dans un tout autre domaine de Daniel Kahneman qui est un économiste et qui avait écrit sur système 1 système 2 je ne sais pas si tu connais cet ouvrage où il y parle du fait qu'au niveau cognitif on va avoir d’un côté ce système de pensées hyper rationnelle où on va être dans l’argument la réflexion très cérébrale et d’un autre côté, on a ce système autre qui est plus lié à l’intuition au fait qu’ils citent par exemple l’exemple de pompiers qui se retrouverait qui se retrouve dans une maison en feu et qui vont avoir cette intuition en une fraction de seconde du fait qu’il y a le plancher ou le plafond, je sais plus qui va s’effondrer et que vite, il faut s’extraire de la maison et moi, je retrouve ce côté du créatif, c’est qu'au fur et à mesure des années de travail où tu vas avoir des moments où tu vas lutter avec certains aspects de ton ouvrage enfin de ton artisanat comme tu le disais ou du fait enfin voilà de ton travail d’ouvrier du discours, tu vas au fur et à mesure intérioriser des choses internaliser des choses qui vont fonder une espèce d’intuition et peut-être que le talent finalement c’est ça, c’est cette résultante d’heures et d’heures et d’heures de travail que tu as engrangé et qui donne un savoir peut être parfois lié à l’intuition, tu vas dire en une fraction de seconde avec ça je vais faire ce choix créatif là parce que ben, tu as eu cette expérience passée peut être de projets qui n'ont pas marché de choses qui ont coincé ou de retour que tu as eu sur ton travail où tu t'es rendu compte que tu avais peut-être fait fausse route et voilà pour moi le talent c’est la résultante du travail finalement peut-être.

Syphaïwong Bay (42:06)

J’ai réfléchi en t’écoutant parce que j’essaye d’écouter les gens avec qui je parle mais peut-être qu’on devrait ne pas confondre talent et virtuosité fin parce que tu vois quand je pense à un virtuose j’imagine un type avec un costume en queue de pied devant un grand piano à queue et et soudainement sortir un truc incroyable ou cette espèce de d’imagerie du peintre qui lance des jets de peinture sur sa toile et soudainement c’est magnifique peut-être il y a un côté virtuosité mais un peu de la de la création je dirais miraculeuse où soudainement tu es surpris par un truc incroyable mais finalement je pense que ça s ‘oppose pas à l’idée du travail parce que est-ce qu’on est en mesure d’arriver à ces moments un peu de virtuosité ou de trouvailles si on n’a pas travaillé avant finalement si si c’est que peut-être effectivement il y a des moments où on a des déclics on se dit ouais effectivement c’est ça que je veux c’est comme ça que je dois faire mais on a peut -être l’illusion ça vient tout seul et c’est peut-être ça revient peut-être tu sais sur ce ce truc des muses un truc qui vient de l’extérieur et qui te rencontre et qui te dit ah bah ça c’est ça faut que tu fasses alors qu’en fait c’est peut-être beaucoup plus un travail sur soi et intérieur et et juste bah faut se faire un peu violence de temps en temps et lire des trucs et réfléchir.

Magali (43:39)

Et, un travail parce que le truc des muses par exemple, c'est Elisabeth Gilbert dans Big Magic comme par magie qui en parle et j’ai personnellement quand j’ai lu la première fois son livre qui est super et qui est souvent dans la liste des livres recommandés sur l’écriture et sur la créativité, c'est un super livre hyper inspirant qui fait beaucoup envie, mais elle introduit justement cette idée de muse où la créativité c’est ça tu vas être connecté avec une force supérieure et qu’il faut la laisser s'exprimer à travers toi et en fait alors moi, je suis plutôt sceptique avec cette façon de transmettre les choses, mais je trouve que ça rejoint quand même l’idée du lâcher prise à un moment donné pour avoir ce côté ingénieux ou cette idée de génie dont tu parlais il y a ce côté, il faut se laisser aller en fait autoriser, permettre et ça, c'est pas évident, c'est pas facile.

Syphaïwong Bay (44:20)

Ouais, c'est vrai qu’il y a peut-être un côté dans tous les travaux créatifs, quel qu’il soit, il y a un moment, tu te jettes un peu dans le vide, moi, je sais que quand je dois publier quelque chose, j'ai beau y avoir travaillé longtemps, il y a toujours un moment un peu un peu nerveux où je me dis non mais c’est bon que je publie, allez et je clique sur le truc et je me dis ok ça, c'est fait un peu comme quand je pourrais retirer un pansement quoi, je me fais limite ça me fait un peu mal quoi allez on y va on y va, on saute, c'est bon là, tu y as passé du temps pourquoi ça ne serait pas fini, je m’en gueule un peu avec moi-même de temps en temps là-dessus non, tu pourrais faire plus et tout. Cependant, en même temps si je fais plus, je ne sors jamais les trucs donc enfin un peu le juste milieu dans tout ça.

Magali (45:13)

Oui, c’est le juste milieu entre la tension et enfin la tension, un fil tendu et la libération quoi, le fait de parfois lâcher prise, laissait aller, pas attendre d'être, d’avoir un projet parfait sinon on n’arriverait jamais jusqu’au bout comme tu le dis et je pense que la créativité elle repose vachement sur ça sur ce côté, allez va-et-vient aller-retour entre un état où tu es tendu tend dans le blocage peut être la frustration où tu rencontres un problème et un état avec lequel tu lâches et tu avances et tu autorises de faire, tu te permets de créer.

Syphaïwong Bay (44:26)

Je me dis que peut-être d’un point de vue purement coaching psychologique peut-être qu’il faudrait que l'on n’accepte pas que si c’est création ça veut dire c’est toujours en progrès quoi c’est toujours en cours donc se dire que, ouais un truc, tu publies aujourd’hui et que tu regardes plus tard dans cinq ans six ans, je n'en sais rien, tu te dis ok, c'était un état en fait, c'était un jalon dans ce processus et pourquoi est- ce que l'on devrait être abouti aujourd’hui alors que l'on n’a pas fini notre petite vie et je me dis effectivement, il y a des trucs que je lis de certains auteurs que j’apprécie beaucoup même des films de réalisateurs que j’aime beaucoup et je revois les premiers, je me dis ok ces choses-là en fait c’était assez bon pour attirer l’attention et pour finalement les encourager à continuer, mais en fait bah foncièrement par rapport à ce qu’il fait aujourd’hui c’est peut-être plutôt bof quoi, mais c’est relatif, c'est déjà bien meilleur sans doute que plein d’autres choses, mais ce sont des gens qui ont progressé malheureusement. De temps en temps, tu as aussi l’impression que ça se dégrade, mais c’est un autre problème, mais un peu comme toutes ces séries télé où la dernière saison dernier épisode est très très très très bizarre, mais où ça finit toujours en un truc hyper mystique alors que jusque-là c’était hyper pragmatique.

Magali (46:24)

Où tu sens qu’ils ont voulu finir.

Syphaïwong Bay (46:26)

Et qu’il fallait trouver une fin et fallait finir fallait faire un truc, je sais pas si tu regardais cette série mythique mais moi je me rappelle toujours de la fin de caméléon qui m’a marqué par rapport à ça le truc avec jarrot là qui prenait la vie trilogie du samedi enfin bref tous ces trucs là et en fait c’est une série vraiment typiquement série feuilleton chaque épisode le gars c’est un génie il rencontre un truc il résout il résout le problème mais c’est toujours très très pragmatique et même il y a beaucoup de sciences derrière ça le contexte un contexte un peu scientifique de dire oui c’est un génie donc tout ce tout ça s ‘explique et d’un coup tu finis sur un machin mystique dans une grotte avec des peintures sur les murs pour le dernier épisode il dit mais qu’est-ce qu’ils ont fait quoi et pourquoi ont -ils fait ça donc parfois oui tu peux progresser pas forcément dans le sens que le public voudrait mais peut-être que toi t ‘es content.

Magali (48:30)

Oui j’ai hauché au moins 40 fois la tête quand tu expliquais que tous les projets que sur les fin tous les projets au bout desquels tu vas c’est des projets qui vont nourrir tes futurs projets pour la suite c’est une espèce de compost que tu vas enrichir que tu vas nourrir et après il peut y avoir parfois des déperditions des régressions mais ça fait pas peut-être partie des aléas de la vie ça veut pas dire et j’aime j’aime beaucoup ce témoignage du chanteur Sting qui a expliqué que il est resté bloqué dans son écriture de ses chansons pendant je crois 20 ans en fait il a eu une période avec The Police qui était hyper prolifique où il sortait tube sur tube où il était vraiment très inspiré et du jour au lendemain panne sèche il avait plus de matière sur laquelle écrire et il a dû en fait laisser passer tout ce temps peut-être pour retrouver son truc à lui retrouver ses sources d’inspiration et reprendre l’écriture de ses chansons et après je pense qu’il y a plein d’autres exemples d’itération d’auteurs d’autrices où tu as des moments d’égarement de tu vas te perdre mais peut -être pour mieux te retrouver par la suite.

Syphaïwong Bay (49:36)

Mais je trouve que ça fait du bien ce genre de témoignage aussi où tu as ces personnages là qui sont bah qui sont juste légendaires surtout quand ils sont contemporains qu’on visualise vraiment qui ils sont et on se dit bah ouais en fait lui aussi il n’est pas allé à la piscine pendant six mois et alors c’est pas grave quoi ouais ça démystifie ce côté ça démystifie au sens propre ça ça démitologique j’ai envie d’inventer des mots aujourd’hui.

Magali (50:13)

Inventons des mots. ça rend plus accessible et ça ça fait moins peur ça ça fait moins peur, ça débloque.

Syphaïwong Bay (50 :15)

Peut-être un peu ouais où ça fait relativiser le fait que ouais c’est dur effectivement de dire qu’on acceptait que c’est dur et je pense que c’est peut-être ça aussi qui nous freine dans tous nos travaux créatifs je pense que peut-être qu’on fait partie un peu de ces gens là mais on connaît tous aussi des gens qui qui à un moment donné ont voulu faire des choses plutôt créatives dans leur carrière ou dans leur vie en général pas forcément d’un point professionnel mais qui ont entre guillemets abandonné relativement tôt parce que parce que la virtuosité n‘était pas là et je pense que c’est pas forcément rendre service à tous ces petits ces petites graines de créateurs que de leur dire il faut que tu aies du talent il faut que le talent tu l’as ou tu l’as pas parce que parce que ouais c’est du travail et si on n’accepte pas que c’est du travail bah on n ‘y arrive pas quand tu prends tu te lances dans une recette de cuisine tu sais très bien que tes 200 grammes de farine et tes trois oeufs c’est pas vraiment ça rend rien du tout mais pourtant tu fais quand même ta recette à la fin t ‘as quand même ton gâteau mais tu te dis pas bah mon oeuf il est pas assez jaune donc je pourrais rien en faire enfin je sais, c’était l’analogie gastronomique du jour mais je sais pas en fait je pense que j‘ai les faire ce qu’ils ont envie de faire quoi si ça leur fait plaisir que ça donne quelque chose ou pas est-ce que c’est important.

Magali (51:46)

Oui c’est ça.

Syphaïwong Bay (51 :47)

Et déjà donner quelque chose ou pas qu’est-ce que c’est en fait c’est si c’est s ‘il a envie d’écrire une fanfiction dans son coin à publier dans son blog et que ça lui fait plaisir bah qu’il le fasse et s ‘il a envie de devenir le nouveau Jean-Paul Sartre du 21e siècle, bah qu’il essaye et on verra en fait on s ‘en fiche, bref, occupez-vous de vos oignons.

Magali (52:13)

Je pense que cette idée ce mythe du talent qui fait peur il peut brider aussi les gens dans leur expression dans leurs envies d’expression et je crois que les aussi les sont l’avancée des sens cognitives et de la recherche sur comment notre cerveau en vrai fonctionne et comment comment le compétences en vrai ça fonctionne ça nous aidera peut-être aussi à défaire ce mythe là et c’est l’idée aussi du fixed mindset versus gross mindset, attention je suis partie en anglais mais tu sais je sais pas si tu as entendu parler c’est les travaux de recherche d’une chercheuse qui s ‘appelle Carol Dweck et qui a qui a fait ce distinguo entre les gens qui vont avoir un état de développement de leurs compétences et l’expérimentation versus les personnes qui vont se freiner et rester figé en se disant que leurs compétences et leurs capacités qu’elles ont elles sont purement innées et qu’elles ont pas à se développer.

Syphaïwong Bay (53 :25)

Il y a aussi un troisième pan mais là c’est un peu c’est un peu par rapport à ma vie personnelle où j’ai eu une éducation très traditionnelle où en fait et peut-être dans une éducation culturellement où on à ces systèmes un peu de caste ou de corporation au moins je me suis très vite dit que je voudrais faire un métier qui est en tout cas relatif à l’écriture qui est relatif à cette création à ce mode d’expression après évidemment quand tu es enfant tu sais pas forcément quelle forme ça va prendre mais je savais en tout cas que je voulais aller dans ce dans ce sens là et je me rappellerai toujours un peu de ce point de vue de mes parents qui est finalement très culturel qui sont donc c’est une éducation très cambodgienne que si tu es pas issu d’une famille d’écrivains si tu es pas issu d’une famille de musiciens ou de peintres en fait pour eux vraiment c’était pas possible c’est pas qu’ils me décourageaient au sens où ils c’est pas qu’ils me disaient t ‘as pas le talent tu y arriveras pas parce que parce que c’est pas assez beau ce que tu fais aujourd’hui à six ans sur ta peinture de ta feuille à quatre à terre maternelle c’est pas ça du tout en fait pour eux c’était vraiment je pense que ça allait toujours pour eux je pense c’est pour ça qu’ils ont un peu du mal à comprendre ce que je fais vraiment parce que c‘est factuel pour eux que si tu viens pas d’un certain milieu où tu es entouré par le domaine que tu vises tu y arriveras pas et c’est un peu ce truc de classe sociale je pense où les ouvriers restent ouvriers les cadres restent cadres et c’est là qu’on se rend compte que je pense que derrière l’idée de devenir écrivain ou pas en fait c’est peut-être un peu cet archétype de but qui quelque part est accessible à tout le monde pourvu que tu saches un peu écrire un peu t‘exprimer correctement mais qui en même temps est très difficile à atteindre et que ouais il y a des facteurs. Tu vois je parlais de Virginia Wolf tout à l’heure Virginia Wolf fin du 19e début 20e à mon avis elle n’était pas issue d’une d’une famille aisée et entourée d’intellectuels elle n’aura peut-être pas eu ce même parcours là.

Magali (55:59)

C’est ça qui est intéressant c’est quand tu regardes ta bibliothèque surtout les auteurs autrices classiques dont tu as été biberonné à l’école et ben c’est des personnes issus de lieu où il y avait une aisance il n’y avait pas de problématiques financières et il avait cette liberté je pense que le seul contre exemple dans les écrivains classiques que j’ai c’est Zola qui vraiment lui a écrit et a charbonné pour construire sa maison au fur et à mesure de ses et en fait il a été hyper prolifique aussi parce qu’il avait besoin de trouver des moyens de subsistance mais après effectivement si tu regardes sociologiquement c’est intéressant c’est que les écrivains écrivaines classiques sont issus de milieux favorisés.

Syphaïwong Bay (56 :32)

Qui favorisent leur parcours et à côté de ça t ‘as aussi des personnages comme tu vois le poète britannique John Keats où lui vraiment il a vécu dans une situation financière vraiment pas confortable qui a même engendré quasiment son décès parce qu’il ne pouvait pas se soigner correctement de sa pneumonie mais et tu as Rainer Maria Rilke pour l’être un jeune poète où finalement tu as cette idée qu’il faut que tu choisisses entre la création et la vie on va dire et que si vraiment tu es dans la création tu dois aussi accepter la pauvreté la misère où t ‘as un peu ce côté les créateurs il doit avoir une une posture quasiment sacrificielle moi je fais tout pour mon oeuvre quoi et en même temps en à beau avoir des histoires comme ça dans sa tête de gens qui se sont construits tu te dis mais Van Gogh il était quand même issu d’une famille aisée ok il a fait comme s’il vivait ses peintures en tubes qui étaient très novateurs à l’époque je pense qu’il aurait il fallait quand même les avoir les moyens d’acheter tout ça quoi.

Magali (58 :05)

C’est son frère qui a financé mais c’est vrai qu’après il a lutté aussi c’est à dire qu’il n’arrivait pas à être rémunéré de sa peinture et sans son frère il aurait été vraiment…

Syphaïwong Bay (58 :17)

Et en même temps Vincent il avait toujours le choix c’est-à-dire que il aurait pu à n ‘importe quel moment de sa vie il aurait pu se dire j’arrête la peinture j’arrête la peinture et je me remets à vendre des tableaux où je deviens marchand comme le reste de ma famille et en fait il avait toujours ce filet de sécurité qui était incroyable donc après tu as aussi la notion de risque est ce que tu vas risquer autant si tu sais pas que tu as un filet de sécurité après ça s’empare dans l’aspect un peu socio-économique et mais je pense que tout ça est lié quoi parce que peut-on apprendre à écrire ? Quelles sont les conditions dont on a besoin pour apprendre à écrire ? Est-ce que tu peux apprendre à écrire ? Est-ce que tu peux apprendre à devenir à avoir cette force de labeur, cette méthode ou cultiver ton talent si tu n’as pas le temps, si tu n’as pas les moyens ou si tu n’es pas dispo ?

Magali (58 :54)

Tout à fait. Je suis d’accord.

Syphaïwong Bay (58 :58)

Là cela m’a un peu coupé le souffle, parce-ce que je crois que j’ai un peu une colère sociale derrière, finalement un peu de ce côté mais laissez-nous faire ce que l’on a envie de faire.

Magali (59 :13)

Je crois aussi que moi aussi je suis assez portée par le fait que les choses sont peut-être plus accessibles que ce que les gens croient. Moi aussi dans mon enfance j’étais un peu bridée, je n’ai pas été encouragé par ma famille pour aller vers l’écriture. C’est une envie que j’ai eu très tôt et j’ai toujours eu ces messages très accès sur la sécurité financière du type « tu ne pourras pas gagner ta vie avec ces métiers » même en essayant de trouver des compromis comme par exemple en ayant dit à mes parents « je pourrais être journaliste ». J’avais toujours ces messages me disant qu’il n’y avait pas de place, qu’il n’y avait pas de sécurité de l’emploi et j’ai vraiment internalisé ces messages qui m’ont bridé et la chance que j’ai eu finalement c’est qu’au fur et à mesure de mon orientation, je suis toujours allée vers ce qui pouvait m’apporter une sorte de compromis avec ce que j’aimais faire. Et c’est cela qui m’a amené vers la communication.

Syphaïwong Bay (1 :00 :52)

Je pense que c’est encore un vaste chantier oui. De notre côté de l’Atlantique, je pense qu’il faut qu’on lève encore des barrières psychologiques. Mais j’ai plutôt bon espoir. Je suis contente de voir de nouveaux auteurs, de nouvelles personnes qui se lancent, cela me fait toujours plaisir. Et puis au moins toujours essayer et on verra bien. Voilà, la conclusion c’est « On verra bien ».

Magali (1 :02:33)

Non oui la conclusion c’est il faut toujours essayer, toujours se lancer et je crois qu’il ne faut pas se laisser s’auto-censurer aussi parce-que je pense que, on a pas parlé de ça mais le fait de justement d’internaliser tous ces freins, toutes ces idées, sur le mythe du talent ou le mythe d’un auteur ou une autrice qui ne l’est que si il publie des livres, des écrits. Tout ça ces des choses qui peuvent nous freiner dans notre créativité et le fait de nous lacher sur la page, de s’autoriser à exprimer ce qu’on a envie d’exprimer et oui, je pense qu’il faut toujours essayer.

Syphaïwong Bay (1 :02 :16)

Oui, toujours essayer. Et bien Magali, merci.

Magali (1 :02:36)

Merci à toi, Syphai.

Syphaïwong Bay (1 :02 :42)

On dit Syphai, on ne dit pas le h. Ah, tu le sauras. T’inquiète pas, je mettrai en boucle le moment où tu t’es trompé.

Magali (1 :02:44)

D’accord, oui, un petit bétisier. On aurait pu avoir un gif qui aurait accompagné ahah.

Syphaïwong Bay (1 :02 :46)

On peut penser à ça aux prochaines étapes de production. Prochaine étape roman photos, peut

être, je sais pas. Ce serait cool.

Magali (1 :02:48)

Il faut innover sur les formats.

Syphaïwong Bay (1 :02 :52)

Ce serait hyper cool en vrai. Merci encore, donc où est-ce que l’on te retrouve ?

Magali (1 :02:54)

Sur Merrygraph.com, mon blog, que je n’alimente plus trop ces derniers temps mais c’est le point d’entrée sur lequel on peut découvrir ma chaine You Tube et la lettre créative que j’envoie tous les lundis.

Syphaïwong Bay (1 :03 :06)

C’est vrai, je confirme qu’on les reçoit tous les lundis.

PAUSE

Syphaïwong Bay (1 :03 :08)

Et voilà le premier podcast Euphonie est enfin terminé. J’espère que cela vous aura plu. En tout cas, en faisant le montage de ces longues minutes, j’ai déjà noté plein de choses à améliorer, tout est encore en construction. En tout cas, en attendant le prochain épisode qui arrivera le mois prochain, allez voir ce que fait Magali sur sa chaine You Tube et à bientôt.

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Ep 02 (EN) : Writing instruments: from pencil to fountain pen… and mechanical keyboard